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How Death "Creates" Life -- The Irony of Loss

Updated: Mar 1

A beautiful garden.

(French translation by Mr. Roland Leblanc. English version, below)


(Annuaire Philosocom sur la mort : https://www.philosocom.com/post/defining-death)


(Version remaniée en 2024 en l'honneur de Rueven Rubinshtein (décembre 1946 - février 2024) ( Qu'il repose en paix! )


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Avertissements en introduction


Malgré mon désir de ne pas mettre d’avertissements déclencheurs dans mes articles, je soupçonne que celui-ci pourrait facilement produire une fausse idée de la mort. Par conséquent, je commencerai cet article en disant que la mort n’est pas une bonne chose, surtout si elle est due à des causes non naturelles. En écrivant cet article, je n’ai pas l’intention de promouvoir la mort comme une bonne chose, quelle que soit sa forme.


Cependant, la vie reprend souvent après la mort d’un ou de quelques-uns, et leur mort affecte la réalité qu’ils laissent derrière eux.



Un héritage né d'une perte


Maintenant que cela est réglé, il y a quelque chose d'important que nous devrions prendre en considération, surtout si, disons, vous venez d'une minorité persécutée, comme les Juifs, les Arméniens et les Yézidis.


Le point commun entre ces 3 exemples, c'est qu'ils ont tous été massacrés par une force plus importante, force qu'ils ne pouvaient pas surpasser à l'époque.


Pour les Juifs, dont je descends, ce sont les nazis qui ont tué des millions de mes compatriotes, ainsi que l'un des premiers membres de la famille de mes arrière-grands-parents.


Pour les Arméniens, c’était les Ottomans pendant la Première Guerre mondiale, et pour les Yézidis, une minorité vivant en Irak, c’était l’EI, ou Daesh, qui les persécutait, les utilisait même comme esclaves, les détenait contre rançon, etc. Selon l’ONU, cette minorité a elle-même subi un génocide de la part de cette organisation.


Le « bon côté », le « bien » ou le « positif » de ces atrocités, cependant, c'est que la mort peut conduire à la vie. Quant à moi, techniquement, je suis ici parce que mon arrière-grand-père, Enoch Hirschbein, a perdu sa première famille à cause des nazis et a finalement décidé de recommencer une famille.


Si sa famille avait survécu au génocide, il n’aurait pas nécessairement de raison de fonder une nouvelle famille, puisqu’il en avait déjà une avant l’invasion de la Pologne.


Mes autres arrière-grands-parents, si je ne me trompe pas, se sont rencontrés en Argentine, où ils sont arrivés pour échapper à l'invasion allemande à la même période de l'histoire. S’ils ne se rencontraient pas, ma grand-mère décédée ne naîtrait pas, et donc ma mère non plus, et finalement, moi non plus.


Comprenez à quel point l'écoulement du temps est complexe et les événements qui s'y produisent. Les chaînes d’événements ne sont pas aussi simplistes que les plus et les moins. Les guerres ne conduisent pas seulement à des morts mais aussi à des vies alternatives. Sans la Seconde Guerre mondiale, les familles et les clans ne seraient pas nés. Au lieu de cela, les mêmes familles et clans qui ont été tués auraient perduré, avec leur propre descendance.


L’histoire est comme un corps qui respire. Les cellules métaphoriques qui y meurent sont remplacées par des cellules vivantes tant que l'organisme vivant reste globalement vivant. Les cicatrices peuvent non seulement être guéries, mais aussi utilisées. D’une certaine manière, là où la vie prévaut encore, il y a de l’espoir. Espoir non seulement de survie, mais aussi de prospérité, même s'il est alterré et blessé par la douleur du passé et sa nature imprévisible.


Cela prouve ma conviction que la vie s'exprime par le potentiel, par le potentiel actif, de ce qu'elle peut être. De ce dont elle est capable. En aimant une autre personne,  non seulement nous l’aimons pour ce qu'elle est, mais aussi pour ce dont son être est capable, qu’il atteigne ou non ce potentiel. Car nous aimons les forts pour leur pouvoir et les empathiques pour leur volonté d’être là pour nous lorsque nous sommes en difficulté.


Voyez-vous maintenant comment certains événements majeurs d’un passé lointain peuvent influencer le monde, longtemps après que leur impact évident se soit produit ? Les guerres et les génocides ne font pas que massacrer les gens, ils pourraient aussi en faire naître d’autres.


Je ne dis pas cela du tout de manière entièrement positive et je ne suis pas reconnaissant envers Hitler d’avoir massacré mon peuple. Tout ce que je dis, c'est que si certains événements de l'histoire, comme les génocides, ne se produisaient pas, alors certaines personnes ne « remplaceraient » pas ceux qui sont morts auparavant.


Reconnaître mes origines dont je ne suis pas très fier


Alors... oui, à long terme, je suis ici à cause d'un événement qui s'est produit bien avant ma naissance, c'est à dire, l'holocauste juif. Ce n'est pas quelque chose dont je suis fier, même si je n'ai rien fait de mal. J'aurais aimé être né sous une bonne étoile, mais je n'ai pas exactement choisi de qui naître.


Maintenant, avec cette idée, je n'ai pas d'autre choix que d'admettre que je suis le produit des décisions d'Hitler, ainsi que de son échec ultime. Je suis heureux qu'il ait échoué et que mes arrière-grands-parents aient survécu à l'holocauste. Cependant, il est toujours indéniable que, même dans des actions massives de mort, la mort peut « créer » la vie.


Car l’holocauste juif a également conduit à la création de l'état d’Israël et au fait que je suis né ici, et a contribué à ce que je suis devenu. Mon existence a toujours semblé étrange. La réalité elle-même a toujours semblé étrange. J'ai simplement masqué et réprimé mes sentiments pour m'entendre avec les gens. Vivre dans un pays et des gens dont beaucoup veulent la mort m'a toujours semblé surréaliste, et c'est profondément ancré dans mon esprit.


Comment la mort « crée-t-elle » la vie ? Cela se produit lorsque la veuve ou le veuf n'abandonne pas complètement en cause de sa perte. La mort appelle donc la possibilité d’avancer malgré elle. Parce que sans cela, il n'y aurait aucune raison de passer à autre chose, quand on a encore une famille à prendre en charge et un partenaire à aimer.


Ce n’est pas que la mort vous encourage à apporter plus de vies à ce monde, elle en soulève simplement la possibilité, un plus grand espoir. Et face à l’adversité de la perte, nous pouvons devenir plus forts, sans nécessairement nous affaiblir.


Apprécier les morts


Les vérités ne sont pas toujours confortables, et je ne prétendrai pas que cette vérité spécifique le soit. Je ne vous connais peut-être pas personnellement, mais sachez que si votre peuple ou votre nation survivait à une atrocité épouvantable provoquée par une force plus grande, alors vous pourriez vous aussi être le produit de la mort, le produit d’une histoire condamnable. Cela aurait pu, en théorie, être possible pour n’importe quel Européen en général, simplement grâce aux nazis.


L’Allemagne nazie a eu un impact non seulement sur les vies de son époque, mais aussi sur celles qu'elles sont devenues.


Vous voyez, Enoch n’avait pas besoin de recommencer. Il aurait pu vivre le reste de sa vie seul, cédant au désespoir. C'est pourquoi je ressens cela. Ma propre vie est donc comme une faveur qu’il m’a faite, ainsi qu’à mes proches. Et je n’ai pas l’intention d’abandonner si facilement, moi-même.


Je souhaite lui montrer, ainsi qu'au reste de mes ancêtres, dont mon grand-père décédé en 2024, que leur vie n'a pas été vécue en vain. Pas seulement, pas en vain pour eux-mêmes, mais aussi pour moi. Car je vis et je gère Philosocom, grâce à eux. Le choix de vivre n’est donc pas seulement une décision morale, dans un seul sens, mais c'est aussi avoir de la gratitude envers les personnes devenues des vestiges du passé.


Ce serait très, très stupide de ma part de remercier les nazis, alors à la place, je remercierai Enoch (et mon défunt grand-père, décédé aujourd'hui), d'avoir décidé d'avancer dans leur vie, pour un avenir meilleur en Israël. Ou du moins, d'avoir permis une telle probabilité potentielle


Cette philosophie, qui consiste à rembourser une dette que je n'ai pas nécessairement, peut paraître étrange à certains. Cependant, en fin de compte, notre temps ici est limité et je ne veux pas que le nom et l'héritage de mon clan soient vains. C’est pourquoi je vous écris non seulement pour moi-même seulement, mais aussi en l’honneur de mes ancêtres. Je suis un moraliste dans l'âme. Et la moralité est logique par essence et ne nécessite pas autant d’émotion que la logique.


Ainsi, même si ce n’est que pour assurer ma propre valeur, laisser quelque chose ici, après moi, comme mes ancêtres m’ont laissé, serait un digne hommage à ceux qui m’ont amené ici, directement et autrement.


Je reprends et continue donc mon travail.


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(English verion, original)


(Philosocom's directory on death: https://www.philosocom.com/post/defining-death)


(2024 revamped version in honor of Rueven Rubinshtein (December 1946 -- February 2024) R.I.P)


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Introductory Disclaimer


Despite my desire to not put trigger warnings in my articles, I suspect that this one could easily get the wrong idea about death. Therefore, I will begin this article by saying that death is not a good thing, especially if it was of unnatural causes. By writing this article, I do not intend to promote death as a good thing, in any way, shape of form.


However, life often resumes after the death of one or few, and their deaths affect the reality they leave behind.


A Legacy Born from Loss


Now that's out of the way, there is something important that we should take into consideration, especially if, let's say, you came from a persecuted minority, such as the Jews, the Armenians and the Yezidi.


The common thing about these 3 examples, is that both of them were butchered by a larger force whom they couldn't surpass at the time.


For the Jews, which I'm descendant from, it's the Nazis who killed millions of my people, and one of my great grandparent's first family.


For the Armenians it was the Ottomans during WWI, and for the Yezidi, a minority living in Iraq, it was ISIS, or Daesh, who persecuted them, and even used them as slaves, held them for ransom and so on. According to the U.N, that minority suffered a genocide of their own by the organization.


The "happy", the "good" or the "positive" things about these atrocities, however, is that death can lead to life. As for myself, I am technically here because my great grandpa, Enoch Hirschbein, lost his first family to the Nazis, and eventually decided to move on.


Should his family had survived the genocide, then he would not, necessarily, have a reason to form a new family, as he already had one before the invasion to Poland.


My other great grandparents, if I'm not wrong, met in Argentina, whom they arrived in, in order to escape from the German invasion at the same period of history. If they didn't meet each other, my deceased grandma wouldn't be born, and thus, my mother wouldn't, and eventually, I wouldn't.


Understand how intricate the flow of time is, and the events that occur throughout. Chain of events are not as simplistic as plus and minuses. Wars not only lead to deaths but also to alternative lives. Had not World War 2 occured, families and clans wouldn't be born. Instead, the same families and clans that were killed would last, along with their own legacies.


History is like a breathing body. Metaphorical cells that die within it are replaced with living cells as long as the living organism remains alive overall. Scars can not only be healed, but utilized, too. In a way, where life still prevails at large, there is hope. Hope for not only survival, but also prosperity, even if alternated and wounded by the pain of the past and its reaping nature.


This proves my belief that life is expressed by potential, by active potential, of what it can be. Of what it is capable of. By loving another we do not only love them but also what their being is capable of, whether or not it does achieve said potential. For we love the strong for their power, and the empathetic for their willingness to be there for us when we're down.



Do you see now, how certain major events from the far past can influence the world, long after their obvious impact was made? Wars and genocides do not only butcher people but could also make other people be born.


I'm not saying this positively at all, and I'm not grateful for Hitler for butchering my people. All I'm saying is, is that if certain events in history, like genocides, didn't happen, then certain people wouldn't "replace" those who died beforehand.


Acknowledging My Loathsome Origins


So... yes, On the long run, I am here because of an event that happened long before I was born, AKA, the Jewish holocaust. It's not something I'm proud of, even though I did nothing wrong. I do wish I was born to people with more fortunate history, but I can't exactly choose to whom to be born to.


Now with this insight I have no other choice but to admit, that I'm a product of Hitler's decisions, along with his ultimate failure. I'm glad he failed, and that my great grandparents survived the holocaust. However, there is still no deny that, even in massive actions of death, death can "create" life.


For the Jewish holocaust also lead to the creation of Israel, and to the fact that I was born here, and born in general. Existence always felt uncanny. Reality itself always felt uncanny. I merely masked and repressed my feelings to get along with people. Living in a country and people whom many want dead, always felt surreal, and it's ingrained deep in my mind.

How does death "create" life? It does so when the widow or widower don't give up completely due to their loss. Death, therefore, summons the possibility to move on, despite itself. Because, if it weren't for it, then there would be no reason to move on, when you still have a family to care for and a partner to love.


It isn't that death encourage you to bring more lives to this world, it merely raises the possibility of it, of greater hope. And with the adversity of loss, we can grow stronger, not necesarily weaken.


Appreciating the Dead

Truths are not always comfortable, and I won't pretend that this specific truth is. I may not know you personally, but take note that, if your people or nation survived an abysmal atrocity by a greater force, then you too might be a product of death, a product of condemnable history. That could, in theory, be possible for any European in general, simply because of the Nazis.


Nazi Germany impacted not only lives in its time, but also the lives that became.


You see, Enoch didn't have to start over. He could've lived the rest of his life single and alone, giving in to despair. It is why I feel that. My own life, therefore, is like a favour he did to me and to my relatives. And I have no intention to give up on so easily, myself.


I wish to show to him and to the rest of my ancestors, including my grandfather who passed away in 2024, that their lives weren't lived in vain. Not only, not in vain for themselves, but to me, as well. For I live, and manage Philosocom, thanks to them. The choice to live is thus not only moral, in a sense, but also one of gratitude towards the people who are became relics of the past.



It would be very, very dumb of me, to thank the Nazis, so instead, I will thank Enoch (and my late grandfather, who died today), for deciding to move on in his life, for a brighter future in Israel. Or at least, bring to such potential likelihood

That philosophy, of paying back a debt I don't necessarily have might appear weird to some. However, in the end, our time here is limited, and I don't want my clan's name and legacy to be in vain. As such, my writing to you is not only for yourself, but also in honor of my ancestors. I am a moralist at heart. And morality is logical in essence, not requiring as much emotion as logic.


Thus, even if it is only to ensure my own worth to myself, leaving something here, after me, like my ancestry left me, would be a worthy tribute to them, who brought me here, directly and otherwise.


I am therefore resuming my work.


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Tomasio A. Rubinshtein, Philosocom's Founder & Writer

I am a philosopher from Israel, author of several books in 2 languages, and Quora's Top Writer of the year 2018. I'm also a semi-hermit who has decided to dedicate his life to writing and sharing my articles across the globe. Several podcasts on me, as well as a radio interview, have been made since my career as a writer. More information about me can be found here.

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