Bird In a Cage -- A Tale of Two Tigresses (A Guest Story by Ms. Yael Hilesoom On Solitude)
Updated: Oct 11
(French translation by Mr. Roland Leblanc. English Below)
L'oiseau dans une cage - L'histoire de deux tigresses (Une histoire de notre écrivaine invitée Mme Yael Hilesoom sur la solitude)
(Avertissement : les messages des écrivains invités ne correspondent pas nécessairement aux convictions, aux pensées ou aux idées du directeur de Philosocom, M. Tomasio Rubinshtein. Le but des messages d'écrivains invités est de permettre un large éventail de récits émanant d'un large éventail de personnes. Pour postuler pour un article d'écrivain invité de votre choix, veuillez envoyer votre demande à mrtomasio@philosocom.com)
Interprétation de M. Rubinshtein: Il s'agit d'une histoire bien méritée de solitude positive, racontée par une femme, regardant une autre femme assise sur son balcon. Il y a, techniquement, de nombreuses métaphores dans ce conte qui peuvent vous donner beaucoup de temps pour réfléchir. L'oiseau, par exemple, peut être considéré à la fois comme une tristesse et comme le véritable moi du protagoniste, réprimé par elle, alors qu'elle vit sa vie. Cela peut aussi représenter ses désirs les plus profonds.
La comparaison avec les tigres et les prédateurs peut nous apprendre que nous devons être forts pour survivre seuls, que nous luttions pour survivre ou que nous résidions victorieusement dans la solitude avec un cigare. Enfin et surtout, l'interaction avec l'autre personnage peut nous indiquer la nature parasociale du monde d'aujourd'hui, où les connexions sont non seulement fausses mais lointaines. Sur l’oxymore du lointain et du proche, existant ensemble en même temps.
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Aujourd'hui, j'ai rencontré un prédatrice, comme moi.
Cela s'est produit tard dans la nuit, alors que j'étais assise dans la cour, fumant ma dernière cigarette et me sentant encore malheureuse. Une étrange tristesse m’avait envahie et je ne savais pas comment y faire face.
Je tolérais sa présence depuis le matin, mais elle restait là, comme un oiseau en cage, à picorer les barreaux. Je voulais vraiment lui tendre la main et la libérer.
J'ai regardé dans l'air sombre. Aucune voix de la rue Agripas ne pouvait être entendue au-dessus des bâtiments de la rue Hayabuk. Même le magasin de houmous était silencieux, ne jouant pas un seul air de musique.
Un million de personnes passaient chaque jour dans cette rue. Une personne a même commencé une bagarre avec une autre pour une place dans la file d'attente d'un restaurant. Mais tout le bruit était disparu alors que j'étais assise dans la cour sombre et sans goût, en colère contre rien.
Puis, une bête en colère comme moi a allumé les lumières du balcon devant moi. Elle fumait un cigare parfumé à la fraise, libérant la fumée dans toutes les directions.
La douce odeur s'est mêlée à la fumée noire de ma cigarette solitaire. Et elle restait là solitaire, sans rien faire.
Au bout d'un moment, elle s'approcha de la clôture et regarda par en bas. Puis elle s'est assise à nouveau, et comme personne n'est venu l'appeler, elle s'est levée et est partie.
Et puis je me suis retrouvé seule avec la pile de matelas sur lesquels j'avais posé un joli drap. J'ai regardé, impuissante, et l'oiseau en cage n'était plus en colère. Elle ne pleurait plus non plus.
Je lui ai ouvert la porte pour qu'elle puisse s'envoler dans l'obscurité, dans le silence aux yeux des autres.
Lorsqu'un tigre perd son appartenance à son groupe, il ne dort pas la nuit. Il n'y a personne pour assurer sa sécurité. Personne pour le garder au chaud. Personne pour lui montrer le chemin. Il éclaire donc son chemin de vie avec ses yeux verts, brillants et cruels.
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(English Translation by Mr. Tomasio Rubinshtein)
(Disclaimer: The guest posts do not necessarily align with Philosocom's manager, Mr. Tomasio Rubinshtein's beliefs, thoughts, or feelings. The point of guest posts is to allow a wide range of narratives from a wide range of people. To apply for a guest post of your own, please send your request to mrtomasio@philosocom.com)
Mr. Rubinshtein's interpretation: This is a much-deserved story of positive solitude, told from the side of a woman, looking at another woman who sits on her balcony. There are, technically, many metaphors in this tale that can give you much time for reflection. The bird, for example, can be regarded as both sadness and as the protagonist's true self, repressed by her, as she lives her life. It can also represent her deepest desires.
The comparison to tigers and predators can teach us that we need to be strong in order to survive alone, whether we fight to survive, or victoriously reside in solitude with a cigar. Last but not least, the interaction with the other character can indicate to us the para-social nature of today's world, where connections are not only fake but distant. On the oxymoron of the far and close, existing together at the same time.
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Today I met a predator, like me.
It happened late at night, when I was sitting in the yard, smoking my last cigarette and still feeling unhappy. A strange sadness had come over me, and I didn't know how to deal with it.
I had been tolerating her presence since morning, but she just sat there like a bird in a cage, pecking at the bars. I really wanted to reach out and throw her out.
I stared out into the dark air. No voices from Agripas Street could be heard over the buildings of Hayabuk Street. Even the hummus shop was silent, not playing a single tune.
A million people pass through that street every day. One person even started a fight with another over a place in line at a restaurant. But all the noise was gone as I sat in the dark, tasteless yard, angry at nothing.
Then, an angry beast like me turned on the lights on the balcony in front of me. She smoked a strawberry-scented cigar, releasing the smoke in all directions.
The sweet smell mixed with the black tail of my lonely cigarette. And loneliness sat there, doing nothing.
After a while, she came to the fence and looked down. Then she sat back down, and when no one came to call her, she stood up and left.
And then I was left alone with the pile of mattresses that I had laid a nice sheet on. I stared helplessly, and the caged bird was no longer angry. She didn't cry anymore either.
I opened the door for her, so she could fly into the darkness, to the silence of other people's eyes.
When a tiger loses his streak, he doesn't sleep at night. There is no one to keep him safe. No one to keep him warm. No one to show him the way. So he lights up his path in life with his green, glowing, and cruel eyes.
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